Ilfaut savoir vivre au jour le jour et compter sur les soirĂ©es pour vivre de sa musique. RĂ©aliser un album est Ă  mon sens beaucoup plus compliquĂ©. Car cet exercice permet d’approcher d’autre aspect de la scĂšne, toucher un autre public. Rien n’est facile." Tu es parti en 2006 en JamaĂŻque. Qu’est ce que tu es allĂ© faire lĂ -bas ? Listedes citations de Jacques Brel classĂ©es par thĂ©matique. La meilleure citation de Jacques Brel prĂ©fĂ©rĂ©e des internautes. Retrouvez toutes les phrases cĂ©lĂšbres de Jacques Brel parmi une sĂ©lection de + de 100 000 citations cĂ©lĂšbres provenant d'ouvrages, d'interviews ou de discours. Lisez le TOP 10 des citations de Jacques Brel pour mieux comprendre sa vie, ses actes et sa Onest JamaĂŻcain Si le cƓur vous en dit Y a trop longtemps dĂ©jĂ  Que je traĂźne ma vie Tout autour de la planĂšte Je n'sais plus trĂšs bien De quel pays je viens Peu importe qu'on soit De New-York ou Paris Quand on est musicien On est AmĂ©ricain Si on vit aujourd'hui Mais je n'ai pas besoin De la Californie Quand je voyage dans ma tĂȘte Pourle novice en musique jamaĂŻcaine, The harder they come est la porte qui donne accĂšs de maniĂšre synthĂ©tique au quotidien rythmĂ© de ces jeunots qui se dĂ©battaient dans le marasme des quartiers pauvres de Kingston, et ce, bien avant l’avĂšnement du reggae. L’histoire est aussi banale qu’une rĂ©colte de canne Ă  sucre aux Antilles. AprĂšsle dĂ©part du chanteur, c’est John Holt qui est dĂ©signĂ© leader du groupe. L’aventure avec The Paragons va durer un peu plus de 5 ans. John Holt y interprĂ©tera notamment les deux titres les plus cĂ©lĂšbres du groupe que sont « The Tide Is High » qui fut repris par Blondie puis Atomic Kitten, ainsi que les morceaux « Man Next Door » et « Wear you to the ball ». Cegrand artiste Ă©tait Ă©galement le producteur – entre autres – de Bob Marley. L’artiste jamaĂŻcain et producteur de reggae Lee ‘Scratch’ Perry est dĂ©cĂ©dĂ© Ă  l’ñge de 85 ans, rapporte dimanche le quotidien britannique The Guardian. D’aprĂšs la presse jamaĂŻcaine, le musicien est dĂ©cĂ©dĂ© dans un hĂŽpital du nord du pays. . Cet article s’intĂ©resse Ă  l’évolution de pratiques linguistiques rivales dans les musiques populaires jamaĂŻcaines, des annĂ©es 1950 Ă  nos jours. Deux langues coexistent et rivalisent en effet en JamaĂŻque l’anglais, hĂ©ritage linguistique de l’époque coloniale, et langue officielle de l’État jamaĂŻcain postcolonial, dispute sa place dans les paroles des chansons avec la langue jamaĂŻcaine le crĂ©ole jamaĂŻcain, ou Patois. Ce dernier est la langue maternelle de la vaste majoritĂ© de la population, et constitue de facto la langue nationale. Cet article analyse la façon dont cet affrontement se dĂ©roule, et le type de langue qui en vient Ă  ĂȘtre associĂ© avec les diffĂ©rents genres musicaux jamaĂŻcains. Son analyse culmine avec l’examen du rĂŽle que la langue jamaĂŻcaine a fini par jouer, par l’intermĂ©diaire de la musique, dans le dĂ©fi le plus important que l’État jamaĂŻcain a dĂ» affronter depuis l’indĂ©pendance la confrontation militaire qui se dĂ©roula Ă  Kingston Ouest/Tivoli Gardens en mai 2010 pour l’arrestation et l’extradition de Christopher Dudus » / postcolonialismeacculturation / crĂ©olisation / hybridationĂ©chantillonnage / sampling / DjingidentitĂ© individuelle / collectivecontestation / transgression / rĂ©voltecitoyennetĂ© / identitĂ© nationalelangueoralitĂ©hĂ©gĂ©monie / domination / exploitationcontre-culture / rĂ©sistanceEnglishJamaica A State of Language, Music and Crisis of Nationâ€ȘThe paper examines the evolution of language use in popular Jamaican music over six decades, between the two coexisting and simultaneously competing languages of Jamaica. English, a colonial linguistic inheritance, the official language of the post-colonial Jamaican state, competes for a place in music lyrics with the Jamaican Language Jamaican Creole, Patwa. This is the native language of the mass of the population and the de facto national language. The paper discusses how this battle plays out in terms of which language varieties are predominantly associated with which Jamaican popular music genres. It culminates in examining the role which the Jamaican Language came to play, via its use in music, in the most significant challenge to the existence of the Jamaican state since independence, the military confrontation in West Kingston/Tivoli Gardens events of May 2010, around the arrest and extradition of Christopher “Dudus” Coke.â€Șimperialism / postcolonialismsampling / Djingacculturation / creolization / hybridizationidentity individual / collectivecitizenship / national identitylanguageoralityhegemony / domination / exploitationcounterculture / resistancecontestation / transgression / revolt Hubert Devonish Hubert Devonish est un linguiste caribĂ©en qui fut professeur de linguistique Ă  l’University of the West Indies depuis prĂšs de quarante ans. Ayant pris sa retraite en 2016, il continue Ă  dĂ©fendre les droits de la communautĂ© des personnes parlant les langues crĂ©oles des CaraĂŻbes, en tant que coordinateur de la Jamaican Language Unit Ă  l’UWI. Il a fait de nombreuses recherches et publiĂ© de nombreux ouvrages en linguistique, couvrant l’ensemble des champs de la discipline, de la phonologie et Ă  la syntaxe, via la sociolinguistique et l’amĂ©nagement linguistique, sans oublier le rĂŽle de la langue dans les musiques caribĂ©ennes. Son ouvrage le plus connu est Language and Liberation Creole Language Politics in the Caribbean Arawak Press, 2007. Byron Jones Byron Jones a Ă©tudiĂ© la linguistique Ă  Ă  l’University of the West Indies ; sa thĂšse porte sur les usages de la langue dans les musiques populaires jamaĂŻcaines. Il s’intĂ©resse Ă©galement Ă  l’évolution et Ă  la variation des langues, Ă  la linguistique sur corpus, Ă  l’argot, Ă  la syntaxe et Ă  la sĂ©mantique anglais, ainsi qu’aux musiques et cultures populaires et Ă  la traduction biblique. Il a créé et conçu le Corpus of Jamaican Popular Music COPJAM Le texte intĂ©gral de cet article est diffusĂ© sur un autre portail Qui dit reggae pense culte rasta et non-violence. Mais cette musique, nĂ©e en JamaĂŻque dans les annĂ©es 1960, va bien au-delĂ  de ces clichĂ©s. Fruit d’un vaste mĂ©tissage, la plus populaire des musiques jamaĂŻcaines continue d’étendre son influence de par le monde. Zoom sur ce style dans ce qui suit. Histoire du reggae BasĂ© sur le mento, une musique traditionnelle jamaĂŻcaine ; le ska et le rocksteady, le reggae s’est imposĂ© et a laissĂ© ses marques. À la fin des annĂ©es 1960, il apparaĂźt en JamaĂŻque. Ce rythme a pour racine les musiques traditionnelles mĂ©tissĂ©es. Il a Ă©galement Ă©tĂ© influencĂ© par le Rythm’n blues, le Jazz et le Soul music, qui Ă©taient autrefois trĂšs en vogue sur l’üle. Actuellement, beaucoup de styles de musique s’inspirent du reggae dans le monde. Il devient une musique universelle, dont le principal ambassadeur est Bob Marley. Étymologiquement parlant, le mot reggae est nĂ© en JamaĂŻque en 1968, mais pourrait ĂȘtre Ă©galement nĂ© du mot anglais jamaĂŻcain streggae », qui dĂ©signe une personne mal ou trop peu habillĂ©e. Reggae, musique jamaĂŻcaine Musique du ghetto, liĂ©e Ă  la culture rasta c’est-Ă -dire Ă©loge de la vie naturelle de la marijuana, de l’homme noir et de la culture noire issue d’Éthiopie, le reggae franchit les frontiĂšres jamaĂŻquaines en 1968. Autrefois, les paysans JamaĂŻcains jouaient le reggae aprĂšs leur dure journĂ©e de travail. Cette musique leur permettait d’oublier un peu leur quotidien. De nombreux artistes influencĂ©s par la musique noire amĂ©ricaine Ă©mergent parmi eux, Peter Tosh, Jimmy Cliff, et The Skatalites. Ils vont rapidement trouver un son qui leur est propre et le reggae devint cĂ©lĂšbre en JamaĂŻque. Bob Marley, ambassadeur de reggae Si le reggae a fait le tour du monde, c’est grĂące Ă  Bob Marley qui a Ă©tĂ© et demeure son principal ambassadeur bien au-delĂ  des frontiĂšres de la JamaĂŻque. MĂȘme aprĂšs avoir connu un succĂšs fulgurant, Bob Marley continua Ă  prĂŽner la philosophie rasta dans ses chansons. Pourtant, avant de devenir un super star, Bob Marley s’est essayĂ© Ă  de nombreux genres musicaux, ska, soul et rock steady. Tout au long de sa vie, Bob Marley s’est inspirĂ© de la symbolique rastafari pour construire sa propre personnalitĂ© et vĂ©hiculer un message d’amour et de paix. Depuis sa disparition en 1981, le reggae s’est progressivement Ă©mancipĂ© de la culture jamaĂŻquaine. Cependant, Marley reste le catalyseur de ce mouvement jamaĂŻquain. GrĂące Ă  lui, le reggae traversa les ocĂ©ans pour se propager dans le monde entier. Alpha Boys School le jazz en pleine instruction coloniale 1 Avant l’indĂ©pendance, des musiciens de musique folklorique, de mento et de jazz impressionnĂšrent le ... 1De toutes ses expressions culturelles et artistiques, la musique est probablement ce que la JamaĂŻque a offert au monde de plus vivace. Cette situation remonte Ă  l’époque des plantations, de l’esclavage et du colonialisme, oĂč la musique jouait un rĂŽle de premier plan dans la reconstruction et la perpĂ©tuation d’une identitĂ© chez les JamaĂŻcains originaires d’Afrique1. 2 Les ensembles Fife and Drums », apparus dans les armĂ©es europĂ©ennes modernes, rĂ©unissent fifres e ... 3 Entre les annĂ©es 1930 et les annĂ©es 1970, de nombreux cuivres reconnus Ă  l’international sont passĂ© ... Parmi les institutions qui tĂ©moignent du passĂ© colonial de la JamaĂŻque, on retrouve l’Alpha Cottage School, ouverte en 1880 par Justina Ripoll SƓur Mary Claver issue de l’ordre catholique des SƓurs de la MisĂ©ricorde. Cette institution avait Ă©tĂ© conçue comme une Ă©cole technique pour les orphelins, les enfants abandonnĂ©s ou les gamins des rues. En 1893, un orchestre de Fife and Drums2 fut créé, marquant ainsi le dĂ©but de l’intĂ©rĂȘt portĂ© Ă  la musique au sein de cette Ă©cole. En 1908, un don d’instruments provenant de l’évĂȘchĂ© catholique de JamaĂŻque permit Ă  l’instruction musicale devenue lĂ©gendaire de l’Alpha School de s’ancrer et de se dĂ©velopper. Les annĂ©es qui suivirent, l’école se distingua en devenant le lieu de formation de nombreux musiciens aguerris, en particulier pour les instruments Ă  vent. On peut d’ailleurs estimer que neuf sur dix des plus grands musiciens jamaĂŻcains ayant existĂ© entre la fin du xixe siĂšcle et les annĂ©es 1970 sont passĂ©s par l’Alpha Boys School3. 4 Comme l’explique le saxophoniste Tony Greene SƓur Igniatius disait par exemple Ă  un garçon “mon ... 2Pendant plus de soixante ans, une sƓur en particulier, SƓur Mary Iggy » Ignatius 1921-2003, affectueusement surnommĂ©e la mĂšre de la musique jamaĂŻcaine », a tendrement encouragĂ© et guidĂ© les garçons passĂ©s par l’institution, dont la grande majoritĂ© provenait de familles Ă©clatĂ©es, de familles paysannes, pauvres, dĂ©sƓuvrĂ©es ou dans le meilleur des cas, de foyers ouvriers. L’histoire veut que SƓur Iggy ait elle-mĂȘme eu une influence directe sur l’émergence des musiciens les plus talentueux de la JamaĂŻque, en parvenant grĂące Ă  son oreille musicale Ă  les orienter vers l’instrument qui leur correspondait le mieux4. On attribue Ă  la SƓur Ignatius la dĂ©couverte de nombreux grands instrumentistes parmi les garçons les plus douĂ©s de l’école. Elle a cultivĂ© chez eux des compĂ©tences et des attitudes qui allaient propulser certains Ă©lĂšves de cette noble institution de Kingston dans le monde entier. 3L’acquisition des compĂ©tences et des attitudes nĂ©cessaires commençait par la participation Ă  des concerts lors d’évĂšnements locaux et nationaux, ou, Ă  l’occasion, dans des maisons de la classe aisĂ©e. D’aprĂšs Sparrow Martin 2007, chef d’orchestre et ancien Ă©lĂšve de l’Alpha School, en plus de se produire dans les maisons somptueuses des blancs ou des mĂ©tis fortunĂ©s, l’orchestre de l’école endossait Ă©galement des fonctions officielles Ă  la King’s House, la rĂ©sidence du Gouverneur gĂ©nĂ©ral. On nous apprenait toutes sortes de morceaux pour les diffĂ©rents Ă©vĂšnements. À l’occasion, lorsque des dignitaires ou des monarques Ă©trangers visitaient l’üle, on jouait des morceaux pour danser, pour dĂźner, et mĂȘme pour l’entrĂ©e des officiels dans la piĂšce. Dans ces moments, on jouait des chansons comme Happy Wonderer », The Morin », et Colonial Boogie ». Rico Rodriguez, le cĂ©lĂšbre tromboniste rastafarien confirme 2005 Les airs folkloriques jamaĂŻcains et caribĂ©ens, la musique classique europĂ©enne, les airs populaires amĂ©ricains et britanniques Ă©taient encouragĂ©s. En revanche, le ragtime, le blues et le jazz Ă©taient mal vus. Mais plus tard, SƓur Ignatius a autorisĂ© certains des meilleurs musiciens comme Donald Drummond Ă  se produire avec des groupes comme celui d’Eric Deans. Les annĂ©es de formation clubs jazz et musiciens 4Si le jazz en JamaĂŻque n’a jamais rĂ©ussi Ă  conquĂ©rir un large public, il a toujours rĂ©uni un noyau fidĂšle de spectateurs. Au milieu des annĂ©es 1920, le Gleaner, quotidien le plus important de JamaĂŻque, commença Ă  utiliser le mot jazz dans ses pages, dans des publicitĂ©s pour des fĂȘtes dansantes, des concerts et pour les sorties des derniers disques de jazz. Ces annonces publiques tiraient profit d’un intĂ©rĂȘt croissant pour cette musique amĂ©ricaine en plein essor. Toutefois, comme dans son pays d’origine, le jazz possĂ©dait Ă©galement ses dĂ©tracteurs sur l’üle, plus particuliĂšrement mais pas uniquement au sein de l’élite, qui ne reconnaissait de valeur qu’à la musique classique. Le hot jazz, comme on l’appelait alors souvent, mĂ©langeait des Ă©lĂ©ments venus du ragtime, des rythmes d’Afrique de l’Ouest, des marches de fanfares, des spirituals, des work songs et des quadrilles français. Certains aspects de cette musique Ă©mergente Ă©taient dĂ©jĂ  connus de la plupart des JamaĂŻcains. Les spirituals Ă©taient trĂšs courants, et le ragtime faisait partie du rĂ©pertoire des pianistes depuis le dĂ©but du siĂšcle. Pour la plupart des musiciens, leurs connaissances des cuivres leur venaient essentiellement de la fanfare de l’ArmĂ©e du Salut, ou des sections de cuivres des orchestres du West India Regiment ou de l’Alpha Cottage. 5 SituĂ© Ă  proximitĂ© du port, Ă  l’est de Kingston, le Bournemouth Bath and Club Ă©tait rĂ©servĂ© Ă  l’élit ... 5Deux orchestres de bal importants de l’époque incorporĂšrent le jazz Ă  leur rĂ©pertoire les Ramblers et les Pep Entertainment Players. Ces deux sextets, composĂ©s de musiciens blancs, Ă©taient apprĂ©ciĂ©s de la classe supĂ©rieure de la ville, le trĂšs sĂ©lect Bournemouth Club d’East Kingston jouant un rĂŽle fondamental dans leur succĂšs5. Parmi les autres orchestres de l’époque, on retrouve les Deluxe Syncopators ainsi que les Hot Strutters. Cyril Harris dirigeait ce dernier groupe. Ce pianiste chevronnĂ© n’hĂ©sitait pas Ă  se rendre Ă  New York Ă  l’occasion pour se tenir au courant des derniĂšres tendances Ă©manant de ce berceau du jazz. Mais s’il a introduit les courants de jazz les plus rĂ©cents au sein du public, Cyril Harris s’est Ă©galement chargĂ© d’enseigner aux musiciens diffĂ©rents aspects de l’interprĂ©tation de l’authentique jazz moderne. 6 Le Constant Spring Hotel, aujourd’hui devenu le LycĂ©e de l’ImmaculĂ©e Conception Ă  destination des ... 6Les Hot Strutters se produisaient rĂ©guliĂšrement au Murcott Lodge, au centre de Kingston, mais aussi au Conversorium et au Lucas Sports Club, situĂ©s dans le quartier de Rollington Town. Les Syncopators Ă©taient dirigĂ©s par Adrian Duncan, un pianiste de formation classique qui fut l’un des premiers colporteurs du jazz, son premier groupe ayant Ă©tĂ© formĂ© dĂšs 1922. Les Syncopators rassemblaient un personnel mixte, composĂ© de musiciens nĂšgres » et mulĂątres ». Ils se produisaient souvent au trĂšs chic Constant Spring Hotel, au nord de St Andrew, mais aussi, parmi d’autres lieux de concerts sĂ©lects, au Conversorium6. L’intĂ©rĂȘt croissant suscitĂ© par le jazz a conduit Ă  la formation d’un nombre d’orchestres de danse plus importants dans les annĂ©es 1930. L’une des figures centrales de la scĂšne jazz locale Ă©tait Albert Bertie » King, qui forma ses cĂ©lĂšbres Rhythm Aces en 1931, et domina la scĂšne de la danse et du jazz Ă  Kingston pendant les 5 annĂ©es suivantes. Parmi les autres orchestres connus Ă  Ă©merger Ă  l’époque, on trouve, entre autres, les Red Devils de Redver Cooke, John Weston et le Blue Rhythm, les formations de Steve Dick, de Milton McPherson ou encore les Rhythm Raiders de Dan Williams. 7À la fin des annĂ©es 1930, les orchestres de danse locaux jouaient du swing et une nouvelle forme, plus dansante, de jazz amĂ©ricain, qui devint la marque de fabrique des fĂȘtes et des bals locaux jusque dans les annĂ©es 1940. Les formations swing de l’üle s’inspiraient complĂštement de leurs Ă©quivalents amĂ©ricains, interprĂ©tant les mĂȘmes arrangements Ă©crits. Les orchestres amĂ©ricains qui exerçaient la plus grande influence sur les formations locales Ă©taient ceux dirigĂ©s par Tommy Dorsey, Glen Miller, Count Basie et Duke Ellington. 8Au dĂ©but des annĂ©es 1940, les deux orchestres qui portent l’étendard du swing sur l’üle sont ceux de Milton McPherson et de Redver Cooke, tous deux formĂ©s au dĂ©but des annĂ©es 1930. L’orchestre swing dirigĂ© par McPherson Ă©tait considĂ©rĂ© par beaucoup comme le meilleur orchestre Ă  avoir jamais existĂ© sur l’üle, rassemblant la crĂšme des musiciens locaux. Ses prouesses lui valurent d’ĂȘtre affublĂ© du surnom de King of Swing ». Il se produisait dans tous les lieux importants, les clubs comme celui de Bournemouth, le Slipper Silver ou le Springfield, ainsi qu’au Carib Theatre. McPherson est Ă©galement Ă  l’origine d’un all star show » intitulĂ© Fashions in Music » qui s’est tenu au Ward Theatre en 1943. Ce concert trĂšs attendu prĂ©sentait les derniers dĂ©veloppements du jazz des big bands. Cooke, qui Ă©tait souvent appelĂ© le King of Bounce », jouissait Ă©galement d’un grand succĂšs, plus particuliĂšrement parmi les masses. Il dirigeait son Red Devil’s Orchestra sur toutes les scĂšnes majeures de l’üle. 9Les compĂ©titions entre groupes, dont l’origine remonte aux annĂ©es 1920, sont un autre facteur ayant contribuĂ© Ă  stimuler l’intĂ©rĂȘt du public pour le jazz et le swing. En 1926, le Gleaner montre le Palace Orchestra, orchestre rĂ©sident du Palace Theater, dans une compĂ©tition amicale avec le Hot Tamale, orchestre venu de Panama. En 1935 et 1936, les Rhythm Aces de Bertie King remportĂšrent les championnats des orchestres de danse. En 1939, Steve Dick, pianiste de jazz et chef d’orchestre rĂ©putĂ©, domina le trompettiste Doc Bramwell et ses Springfield Specials en finale d’un tournoi Ă  Ă©limination directe organisĂ© au Palace Theatre. GrĂące Ă  cette victoire, l’orchestre de Dick sera souvent dĂ©signĂ© comme les Jamaica’s Kings of Jazz » et lui, comme le Swing King ». Ces confrontations se poursuivirent dans les annĂ©es 1940, Redver Cooke et Eric Deans remportant le titre Ă  quelques occasions. Les jam-sessions jouaient Ă©galement un rĂŽle d’importance, permettant de maintenir les musiciens en forme, et leur donnant Ă  entendre ce que jouaient leurs collĂšgues. La fiĂšvre du swing qui fit rage dans les annĂ©es 1940 marqua Ă©galement l’arrivĂ©e d’une nouvelle gĂ©nĂ©ration de musiciens. Eric Deans et ses Liberators, Delroy Stephens et ses Commandos, les Lennox Syncopators de Rupert Miller, George Moxey et Roy White, entre autres, s’installĂšrent dans le paysage dynamique des orchestres de danse swing de Kingston. Toutefois, Ă  la fin des annĂ©es 1940, mĂȘme s’il Ă©tait encore jouĂ©, le swing connut un dĂ©clin. Le jazz avait atteint une nouvelle phase de son Ă©volution le bebop avait dĂ©barquĂ© en JamaĂŻque. 10Le saxophoniste alto Roy Coburn et son Blue Flames Orchestra, ainsi que le trompettiste Jack Brown avec son orchestre Ă©taient deux des musiciens qui introduisirent formellement le bebop dans le rĂ©pertoire de leur groupe. D’autres musiciens, comme le trompettiste Con Lewis ou le saxophoniste Marcus Brown au tĂ©nor, incorporĂšrent des aspects du jeu bebop dans leurs diverses formations. En 1948, le trompettiste Sonny Bradswhaw et ses Beboppers embrassĂšrent cette nouvelle tendance avec entrain. L’enthousiasme de Bradshaw et de ses acolytes touchait non seulement aux aspects musicaux du bebop, mais aussi au style vestimentaire et au langage qui lui Ă©taient associĂ©s. Les Beboppers amenaient ce style de jazz dans des clubs comme le Wickie Wackie Club de Bull Bay, le Success Club sur Wildman Street, mais aussi dans des concerts qui se tenaient dans des salles de spectacle Ă  succĂšs. 11Les visites de groupes swing et jazz Ă©trangers, comme celle du Hot Tamale en 1926, avaient permis d’amĂ©liorer les connaissances du public en matiĂšre de jazz et Ă©taient accueillies avec une certaine exaltation. Les rĂ©cits indiquent que c’est la visite de deux orchestres panamĂ©ens en 1937 qui accrocha tout particuliĂšrement le public. Il s’agissait de Gussie Trym and his Swing Aces, un orchestre formĂ© de onze musiciens arrivĂ© au mois de mai, ainsi que de l’orchestre de neuf musiciens dirigĂ© par Ray Cox, dĂ©barquĂ© en aoĂ»t. PrĂ©sentĂ©s comme les champions des orchestres de danse de Panama, Trym et ses acolytes s’appuyaient sur de solides connaissances en jazz et en swing, et ils impressionnĂšrent les musiciens locaux. Le public se dĂ©plaça en nombre pour Gussie Trym, au Silver Slipper Club, au Bournemouth Club, au Murott Lodge, ainsi que dans d’autres hauts lieux de la vie nocturne. Son orchestre s’y produisit en compagnie de figures locales du swing, comme les Red Devils de Cooke ou Bob White et ses Garden Harmonizers. La tournĂ©e de trente jours de Ray Cox lui fit visiter diffĂ©rents lieux de concerts de la ville, mais c’est sa participation Ă  la compĂ©tition de l’International Jazz Orchestra, au Ward Theatre, qui lui valut de laisser un souvenir impĂ©rissable aux musiciens de jazz locaux. Cette compĂ©tition de trois orchestres vit Ray Cox affronter Bob White et son orchestre, ainsi que Milton McPherson et ses Royal Jamaicans. D’aprĂšs les comptes rendus de l’époque, la victoire de Cox fut jugĂ©e aisĂ©e. McPherson termina second. Ces visites permirent d’accroĂźtre la popularitĂ© locale du jazz. 12Parmi les meilleurs musiciens de JamaĂŻque, beaucoup se sont formĂ©s dans ces orchestres des annĂ©es 1940, affinant leurs aptitudes et se construisant une notoriĂ©tĂ© formidable sur les scĂšnes locales. Pour certains musiciens, la dĂ©monstration de leurs talents au sein de ces formations leur a permis de se faire un nom des deux cĂŽtĂ©s de l’Atlantique. Le saxophoniste Thomas McCook commença sa carriĂšre chez Eric Deans au dĂ©but des annĂ©es 1940, avec pour camarade le trompettiste Raymond Harper. À la mĂȘme Ă©poque, le saxophoniste tĂ©nor Wilton Gaynair fut un membre essentiel des Royal Jamaicans de Redver Cooke pendant quelques annĂ©es. Le guitariste de jazz Ernest Ranglin fit ses dĂ©buts de musicien professionnel avec l’orchestre de Val Bennett Ă  la fin des annĂ©es 1940. En 1948, Roland Alphonso, qui jouait alors du saxophone alto, joua quelque temps dans l’orchestre de Eric Deans. De son cĂŽtĂ©, Dizzy Reece, trompettiste de jazz reconnu, commença Ă  se faire remarquer dans l’orchestre de Jack Brown. 13Bien que l’éclat du swing ternĂźt dans les annĂ©es 1950, la musique de big band Ă©tait toujours privilĂ©giĂ©e pour les orchestres de danse, mĂȘme si elle Ă©tait mal vue de certains musiciens, qui souhaitaient se plonger avec plus de vigueur dans le jazz moderne. À la fin des annĂ©es 1950, une troisiĂšme gĂ©nĂ©ration de musiciens Ă©mergea et se mĂ©langea avec quelques membres de la prĂ©cĂ©dente gĂ©nĂ©ration. C’est ainsi que se firent les premiers pas d’une musique qui allait plus tard devenir un style de musique dansante jamaĂŻcain, le ska. Ce style de musique allait lui-mĂȘme influencer plus tard des styles alternatifs de la culture populaire internationale. Cette gĂ©nĂ©ration de musiciens s’inscrivit parmi les nombreux musiciens de jazz jamaĂŻcains qui rĂ©ussirent dans les musiques populaires Ă  l’international. Parmi ceux-ci, on peut citer les trompettistes Johnny Dizzy » Moore, Oswald Baba » Brooks et Raymond Harper, le cĂ©lĂšbre tromboniste Donald Don » Drummond, les saxophonistes Roland Alphonso et Thomas McCook, ainsi que le tenace pianiste de jazz, alors adolescent, Monty Alexander. Tous se trouvaient Ă  cheval entre le jazz et la musique pop. Le jazz jamaĂŻcain dans le monde le SS Empire Windrush 14En tant que sujets coloniaux du Royaume-Uni, les hommes de JamaĂŻque et des CaraĂŻbes servirent au combat au cours de la PremiĂšre et de la Seconde Guerre mondiale. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la Grande-Bretagne en pleine phase de reconstruction lança un appel dĂ©sespĂ©rĂ© Ă  une forte main-d’Ɠuvre pour rebĂątir le pays. Cette politique devint plus Ă©vidente pour les CaribĂ©ens lorsque le SS Empire Windrush, navire militaire britannique, se mit Ă  les attirer avec des trajets bon marchĂ© pour l’Angleterre. De nombreux JamaĂŻcains au chĂŽmage sautĂšrent sur l’occasion, voyant le Windrush comme le vaisseau qui allait les conduire vers des possibilitĂ©s d’emploi infinies. Ils laissĂšrent leurs familles, que beaucoup retrouvĂšrent plus tard au Royaume-Uni. Cet exode entraĂźna le dĂ©part de certains des meilleurs musiciens de l’üle qui profitĂšrent des dĂ©marches simplifiĂ©es d’immigration vers l’Angleterre pour s’y installer de façon permanente, certains choisissant de s’établir dans d’autres pays d’Europe comme la France et l’Allemagne. 15Toutefois, certains musiciens avaient dĂ©jĂ  commencĂ© Ă  Ă©migrer dĂšs les annĂ©es 1930. Les plus remarquables d’entre eux Ă©taient les trompettistes Leslie Thompson et Leslie Jiver » Hutchinson, le pianiste York DeSouza, le multi-instrumentiste Bertie King, ainsi que l’aspirant ingĂ©nieur Coleridge Goode, qui devint un bassiste de premier plan. Entre les deux guerres, les musiciens noirs britanniques se firent remarquer dans les big bands, y compris au sein d’au moins deux orchestres entiĂšrement composĂ©s de noirs, le Guyanais Ken Snakehips » Johnson et son West Indian Dance Band 1938 ainsi que le JamaĂŻcain Leslie Jiver » Hutchinson avec son Coloured Orchestra 1944. Ces deux orchestres Ă©taient composĂ©s quasi exclusivement de CaribĂ©ens et c’est dans ce vivier que les musiciens noirs amĂ©ricains en tournĂ©e venaient piocher pour Ă©toffer leurs orchestres. 7 Benny Carter 1945, Farewell Blues/I’m Coming Virginia 1945, [78 RPM] France, Swing 201. Avec Be ... 8 En 1934 et 1935, Leslie Thompson effectua une tournĂ©e en Europe avec Louis Armstrong. En 1936 et 19 ... 9 Le pianiste jamaĂŻcain York DeSouza apparaĂźt sur plus d’une douzaine d’enregistrements rĂ©alisĂ©s entr ... 16Certains musiciens, comme les saxophonistes Benny Carter et Coleman Hawkins firent appel aux services de Bertie King au saxophone alto et Ă  la clarinette, et Ă  York DeSouza pour des concerts et des enregistrements lors de leurs sĂ©jours europĂ©ens dans les annĂ©es 19307. Le trompettiste Leslie Thompson, compatriote de Bertie King, fut employĂ© par Louis Armstrong8, tandis que le trompettiste Leslie Jiver » Hutchinson, le pianiste York DeSouza9 et le bassiste Coleridge Goode trouvĂšrent les faveurs de musiciens amĂ©ricains comme Ray Elligton et Mary Lou Williams et de musiciens français, comme le couple star du Hot Club de France, Django Reinhardt et StĂ©phane Grapelli, qui apprĂ©ciaient le swing des musiciens caribĂ©ens Reinhardt, 2017. Ces JamaĂŻcains ouvrirent la voie pour les autres musiciens dont l’exode s’intensifia avec la fin de la Seconde Guerre mondiale en 1945. Les cuivres, de l’Alpha jusqu’au Royaume-Uni 17Parmi ceux qui firent alors leurs valises se trouve notamment le trompettiste de jazz Alphonso Dizzy » Reece, qui fut l’une des figures les plus importantes Ă  Ă©migrer en 1948. Il acquit une expĂ©rience de la scĂšne considĂ©rable en France, en Belgique, aux Pays-Bas et en Allemagne avant de revenir s’installer en Grande-Bretagne en 1950. Dizzy Reece devint l’un des plus grands trompettistes du Royaume-Uni, se produisant et enregistrant avec des musiciens amĂ©ricains en tournĂ©e. Reece fit sortir plusieurs albums de son cru avant de tenter sa chance aux États-Unis en 1959, oĂč il enregistra plusieurs albums pour l’illustre label Blue Note. Reece a participĂ© Ă  des sessions d’enregistrements avec des gĂ©ants du jazz, comme Art Blakey et ses Jazz Messengers, mais aussi Hank Mobley ou le saxophone tĂ©nor britannique Edward Brian Tubby » Hayes. Il s’est produit sur les principales scĂšnes de New York, comme le Village Vanguard, le Birdland, et chez Eddie Condon. Avant son dĂ©part de Londres, Reece se distingua en prĂ©sentant Ă  ses homologues l’un des penseurs de la musique les plus avant-gardistes de l’époque. Il s’agissait de son compatriote Joe Harriott, dont les idĂ©es modernistes, les compositions cubistes et les performances interdisciplinaires rĂ©unissant poĂštes et danseurs modernes suscitĂšrent la controverse. 18Joe Harriott, qui jouait du saxophone alto, s’était formĂ© Ă  Kingston, oĂč il avait fourbi ses armes dans les orchestres de Roy Coburn, d’Ossie DaCosta et dans le All Kings Combo, avant d’aller en Europe avec DaCosta et de s’installer en Grande-Bretagne en 1951. Harriott avait d’abord Ă©tĂ© un disciple de Charlie Parker, avant de proposer sa propre approche du jazz qui fit de lui le meneur incontestĂ© de l’avant-garde britannique. Ses mĂ©thodes lui valurent Ă  la fois d’ĂȘtre critiquĂ© et portĂ© aux nues en tant que pĂšre du free jazz europĂ©en, inspirateur de toute une gĂ©nĂ©ration. On retrouvait des CaribĂ©ens dans son groupe de travail, comme Ellsworth Shake » Keene, trompettiste originaire de l’üle de Saint-Vincent et le contrebassiste jamaĂŻcain Coleridge Goode. 19Le saxophoniste tĂ©nor Wilton Gaynair fut l’un des autres gĂ©ants du jazz issus de l’Alpha School. Tandis qu’il Ă©tait encore Ă©lĂšve Ă  l’Alpha, Gaynair fut autorisĂ© Ă  jouer dans le big band de Carlyle Henriques. À sa sortie de l’école, il gagna sa place au sein de la formation de Redver Cooke, puis des orchestres de Roy Coburn et d’Ozzie Wilkins. InspirĂ© par Coleman Hawkins, Eddie Lockjaw » Davis et Sonny Rollins, Gaynair dĂ©veloppa son propre son puissant. Entre la fin des annĂ©es 1940 et son Ă©migration au milieu des annĂ©es 1950, Gaynair fut considĂ©rĂ© comme la vedette des saxophones tĂ©nors de l’üle, statut qui lui valut une invitation Ă  jouer au sein de l’orchestre des Jamaica All-star de 1948. Il fit son arrivĂ©e Ă  Londres en 1956, oĂč il se fit remarquer, avant de s’installer en Allemagne, oĂč il devint l’un des musiciens de jazz les plus exceptionnels du pays. Blue Bogey », son disque de 1958, est incontestablement l’un des trĂ©sors de l’histoire des enregistrements du jazz. Comme l’affirment ses camarades musiciens Tommy McCook, Janet Enwright, Sonny Bradshaw et Roland Alphonso, l’influence de Gaynair sur les autres musiciens de l’époque fut immense. 20Le principal concurrent de Gaynair au sommet de l’art du saxophone tĂ©nor fut probablement un autre ancien Ă©lĂšve de l’Alpha School, Harold Little G » McNair. Ce dernier illustre encore une fois l’apprĂ©ciation profonde, la comprĂ©hension et l’ancrage corporel que rencontra le langage jazz chez les musiciens jamaĂŻcains. Il commença le saxophone tĂ©nor en 1945, et en l’espace de cinq ans, il fit dĂ©jĂ  partie d’orchestres swing comme celui de Whylie Lopez ou les Honeydrippers, dirigĂ©s par Baba Motta. McNair participa Ă  d’autres orchestres dirigĂ©s par Baba Motta Ă  la fin des annĂ©es 1940 et au dĂ©but des annĂ©es 1950, s’assurant ainsi un important succĂšs local. 21Les talents exceptionnels d’instrumentiste de McNair ne s’arrĂȘtaient pas au saxophone tĂ©nor. Il Ă©tait tout aussi douĂ© au saxophone alto, Ă  la clarinette, mais surtout Ă  la flĂ»te. Pour complĂ©ter le tout, il faisait un bon chanteur. Ses prouesses de multi-instrumentiste attirĂšrent l’attention Ă  l’international, lui valant de travailler Ă  Nassau, dans les Bahamas, Ă  Londres, en Europe et Ă  New York. Au dĂ©but des annĂ©es 1960, il collabora et enregistra Ă  Londres avec certains des meilleurs musiciens de jazz de Grande-Bretagne, parmi lesquels Tony Crombie, Phil Seaman, Stan Tracey et Terry Shannon. À Londres, il se produisit et enregistra Ă©galement avec le grand saxophoniste amĂ©ricain Zoot Simms, au trĂšs rĂ©putĂ© jazz club de Ronnie Scott. En Europe, il fit une tournĂ©e avec Quincy Jones et Kenny Clarke. De retour au Royaume-Uni, il enregistra ce que l’on considĂšre comme son meilleur disque, Affectionate Fink McNair, 1965, sur lequel on retrouve David Izenzon, le contrebassiste d’Ornette Coleman, le batteur Charles Moffett et l’Anglais Alan Branscombe au piano. McNair eut Ă©galement du succĂšs auprĂšs des musiciens rock et pop qui Ă©mergeaient Ă  cette Ă©poque, tournant et enregistrant avec Donovan ou avec l’Airforce de Ginger Baker. Les enregistrements de McNair, comme son premier Up in the Air », Harold McNair », The Fence » ou Flute and Nut », sont parmi les plus recherchĂ©s et les plus rĂ©vĂ©rĂ©s du jazz, mĂȘme si c’est son Affectionate Fink » qui remporte tous les suffrages. Ernest Ranglin 22Le guitariste Ernest Ranglin est considĂ©rĂ©, aussi bien par les musiciens que les critiques, comme l’un des plus grands maĂźtres de l’instrument dans le jazz de ces 50 derniĂšres annĂ©es. Son talent est apparu dĂšs l’enfance, en observant ses oncles jouer de la guitare et en essayant de reproduire leurs gestes. Il Ă©coutait avec une grande attention la musique Ă  la radio et ce fut lorsqu’il entendit des disques du remarquable guitariste Charlie Christian que son destin de musicien fut scellĂ©. Encore adolescent, il rejoignit l’orchestre de Val Bennett en 1948 oĂč il se forma en jouant dans des stations balnĂ©aires et des hĂŽtels. Le fameux chef d’orchestre Eric Deans recruta Ranglin dans sa formation quelques annĂ©es plus tard, l’emmenant en tournĂ©e en HaĂŻti et aux Bahamas. Toutes ces expĂ©riences permirent au guitariste d’interagir avec des collĂšgues musiciens, d’acquĂ©rir des compĂ©tences de compositeur et d’arrangeur ainsi que d’élargir sa perception et ses conceptions de la musique. 23En 1958, Ranglin se produisait avec sa propre formation lorsque Chris Blackwell repĂ©ra son talent hors pair de musicien et lui offrit sa premiĂšre opportunitĂ© d’enregistrer. Ce fut une premiĂšre pour les deux jeunes hommes, car, le disque, rĂ©alisĂ© avec le pianiste bermudien Lance Hayward, permit de lancer Island, le label fondĂ© par Blackwell, et de rĂ©vĂ©ler Ranglin en tant qu’artiste prometteur, scellant une amitiĂ© indĂ©fectible entre les deux. Outre le jazz, Ranglin proposait des rĂ©interprĂ©tations de morceaux pop. Il dĂ©montrait par ces travaux audacieux mais accessibles qu’il savait faire preuve d’autant d’habiletĂ© dans ce domaine que dans ses interprĂ©tations plus jazz. Au dĂ©but des annĂ©es 1960, Ranglin Ă©tait devenu un guitariste de choix pour les producteurs, qui insistaient pour le faire participer Ă  des sessions d’enregistrements de diverses musiques populaires, dont le mento, le rhythm and blues et le ska. 24En plus du succĂšs commercial rencontrĂ© en Angleterre par son arrangement du hit international My Boy Lollipop » pour la chanteuse Millie Small 1964 – production Ă©galement signĂ©e Blackwell – Ranglin se produisit chez Ronnie Scott, illustre jazz club londonien, devant un public enthousiaste. Cela le conduisit Ă  prolonger son sĂ©jour et Ă  se produire avec les formations de Ronnie Scott, ce qui le fit connaĂźtre d’un public plus large et lui valut d’ĂȘtre dĂ©signĂ© meilleur guitariste dans un sondage de 1964 du Melody Maker portant sur le jazz. Le bouche Ă  oreille qui se transmit par les autres musiciens de jazz, parmi lesquels Les Paul, Sonny Stitt, Randy Weston, Sonny Rollins et Ronnie Scott, permit Ă  Ranglin de poser les bases d’une carriĂšre internationale, au-delĂ  de la JamaĂŻque et de la Grande-Bretagne, qui le vit jouer en Europe, au Japon et en AmĂ©rique. BĂ©nĂ©ficiant du soutien de ses pairs et d’une carriĂšre longue de plus de soixante ans, Ranglin est devenu un musicien distinguĂ©, se produisant dans les clubs, les festivals et les concerts dans le monde entier. On reconnaĂźt en lui un musicien dont la vaste culture lui a permis de fondre son style sans difficultĂ© dans toutes les situations musicales rencontrĂ©es. DotĂ© d’une imagination vive et riche, d’une inventivitĂ© mĂ©lodique fascinante et d’un lyrisme astucieux, Ernest Ranglin, sa technique jazz et son individualitĂ© grandiose suscitent et susciteront encore l’admiration du public pendant de longues annĂ©es. Monty Alexander 25Le pianiste Monty Alexander s’est construit un crĂ©neau qui lui est propre. Ce musicien de jazz est restĂ© visible et sollicitĂ© depuis son installation aux États-Unis, il y a plus de 50 ans. De tous les jazzmen jamaĂŻcains, c’est celui chez qui transparaĂźt le plus l’influence de la musique caribĂ©enne, son sautillement, et sa pulsation. Cela ne signifie pas pour autant qu’il ne sache pas jouer bebop ou qu’il ne puisse pas interprĂ©ter le blues tourmentĂ© selon la tradition du vocabulaire jazz. Mais en concert, ses inflexions rythmiques particuliĂšres trahissent son trĂšs fort ancrage jamaĂŻcain. NĂ© Ă  Kingston en 1944, Monty Alexander dĂ©couvrit l’attrait du piano Ă  ses quatre ans. Vers ses six ans, ses parents l’envoyĂšrent, comme tant d’autres enfants, suivre des cours de musique. À l’ñge d’entrer au lycĂ©e, Monty Alexander commençait dĂ©jĂ  Ă  enregistrer avec des musiciens plus ĂągĂ©s, dont le contrebassiste Cluett Johnson, le guitariste Ernest Ranglin et le saxophoniste Roland Alphonso au Federal Studio. 26Il a rĂ©cemment expliquĂ© Ă  son public de Kingston que c’est lorsque ses parents l’ont amenĂ© Ă  un concert de Louis Amstrong que sa vie a Ă©tĂ© bouleversĂ©e Ă  jamais, forgeant sa vocation de jazzman. Les visites de Nat Cole, Oscar Peterson et d’autres sommitĂ©s du jazz sur l’üle ne firent que renforcer cette envie chez lui. Mais la musique populaire coulait encore dans ses veines lorsqu’il monta son premier groupe, Monty and the Cyclones, se produisant dans les clubs et obtenant mĂȘme l’opportunitĂ© d’enregistrer. En 1961, aprĂšs le dĂ©mĂ©nagement de sa famille pour Miami, en Floride, Monty Alexander trouva du travail comme pianiste dans cette ville. Au passage, il en profita pour se faire repĂ©rer par Frank Sinatra et son ami Jilly Rizzo, un propriĂ©taire de clubs qui l’invita Ă  venir jouer Ă  New York. Ce projet fut contrecarrĂ© par la prolongation d’un contrat Ă  Las Vegas, mais une nouvelle rencontre accidentelle avec Sinatra et Rizzo Ă  Las Vegas lui permit d’obtenir son billet d’avion pour New York, oĂč Monty Alexander s’est installĂ© et vit depuis lors. 27Le style de Monty Alexander s’est formĂ© sous l’influence d’Errol Garner, Oscar Peterson, Ahmad Jamal, Wynton Kelly, pianiste d’origine jamaĂŻcaine trĂšs demandĂ©. L’intĂ©rĂȘt suscitĂ© par son jeu chez les musiciens de jazz comme Ray Brown, Harry Sweets » Edison, Milt Jackson et d’autres a permis de lancer la carriĂšre de Monty Alexander. 10 En plus d’avoir enregistrĂ© plus d’une centaine de disques avec les plus grands artistes du jazz du ... Chanteur accompli dans la tradition des crooners, Monty Alexander a, en plus des chansons populaires, rendu hommage Ă  Nat King Cole. Il a Ă©galement fait retour Ă  ses racines en montant un groupe de reggae et en enregistrant avec les musiciens de reggae Sly Dunbar et Robbie Shakespeare. Il a formĂ© le Harlem Kingston Express qui amalgame ses formations jazz et reggae. L’incorporation du mĂ©lodica Ă  sa musique lui a permis d’embrasser la tradition dub jamaĂŻcaine, bouclant ainsi une trajectoire faite d’allers-retours10. 28Parlant de sa conception musicale avec le critique Tom Ineck, Monty Alexander explique Ineck, 2016 Il s’agit avant tout d’une saveur. C’est une rĂ©alitĂ© tellement contagieuse pour les gens ordinaires. Par lĂ , je veux dire les gens qui ne sont pas forcĂ©ment sophistiquĂ©s, qui ne connaissent pas sur le bout des doigts les tenants et les aboutissants de l’histoire du jazz telle qu’elle nous a Ă©tĂ© transmise par les maĂźtres. Dans l’ensemble, ça vient d’une autre source. Il s’agit avant tout de danser et de se sentir bien. Les gens aiment sentir le rythme et lorsqu’on l’approche diffĂ©remment, ça produit un mariage heureux pour l’auditeur, et encore plus pour moi quand je le joue. Parce que, mĂȘme si c’est diffĂ©rent des concerts avec des musiciens purement jazz, j’y trouve mon compte. Pour moi, c’est toute une culture, c’est ma jeunesse en JamaĂŻque et mon lien avec tout ce qui a pu sortir de JamaĂŻque. Monty Alexander a jouĂ© et enregistrĂ© avec les plus grands noms du jazz, dont Clark Terry, Ernestine Anderson, Benny Golson, Ray Brown. Douglas Ewart 29On connaĂźt le JamaĂŻcain Douglas Ewart en tant que multi-instrumentiste ayant Ă  sa disposition une grande variĂ©tĂ© d’instruments, comme musicien ayant fait de la diversitĂ© culturelle la plus Ă©tendue sa demeure. D’aprĂšs certains, l’Ɠuvre crĂ©ative si diverse de Douglas Ewart pourrait ĂȘtre prise pour la production d’une culture en entier plutĂŽt que la crĂ©ation d’un seul homme ». Le critique de jazz Glenn Siegel 2015 dĂ©crit Ewart comme un improvisateur douĂ©, capable de donner naissance Ă  des sons et des histoires en temps rĂ©el, sans programme prĂ©alable ». Mais le talent de ce maĂźtre jamaĂŻcain ne s’arrĂȘte pas Ă  la musique. Comme Siegel l’explique Ewart est historien et il est Ă©galement l’ancien prĂ©sident de la trĂšs influente AACM de Chicago Association for the Advancement of Creative Musicians. Il est Ă©galement sculpteur d’envergure internationale, luthier, professeur, poĂšte et musicien. Il est l’incarnation du mot d’ordre multidisciplinaire de l’AACM ». 11 Les grounations sont des rĂ©unions et cĂ©rĂ©monies rituelles dans le mouvement rastafari, dans lesquel ... 30NĂ© Ă  Kingston en 1946, Douglas Ewart vĂ©cut son adolescence parmi la communautĂ© rastafarienne de Count Ossie, dans les collines de Wareika, oĂč il participa aux grounations11 ». Il dĂ©couvrit la musique des Skatalites, en particulier celle de Don Drummond, et se mit Ă©galement Ă  crĂ©er des objets d’art de toutes sortes. Il Ă©migra aux États-Unis en 1963 et rejoint l’AACM, oĂč il Ă©tudia le saxophone et la thĂ©orie musicale avec Roscoe Mitchell et Joseph Jarman. InspirĂ© par la force de ces deux maĂźtres des instruments Ă  vent ainsi que par les conceptions crĂ©atives du pianiste Muhal Richard Abrams, il fit sienne l’idĂ©e de l’AACM selon laquelle la musique est une question de vie ou de mort ». Lorsqu’il Ă©tait encore JamaĂŻque, Ewart avait accordĂ© autant d’intĂ©rĂȘt Ă  la musique qu’aux mouvements sociaux. Les grounations auxquelles il assista dans le camp de Count Ossie lui inculquĂšrent des aspects de la culture musicale et philosophique des Rastafariens qui allaient plus tard influencer des membres de l’AACM, plus particuliĂšrement parmi la seconde gĂ©nĂ©ration. 31Étant donnĂ©e l’étendue des concepts multidisciplinaires de l’AACM, il n’est pas surprenant que certains de ses membres se soient nourris de caractĂ©ristiques liĂ©es aux Rastafariens de JamaĂŻque. Parmi ces caractĂ©ristiques, on retrouve l’adoption du style capillaire des dreadlocks » ainsi que la musique nyahbinghi, qui furent introduits dans la culture populaire par les musiciens de reggae en tournĂ©e. Des membres de la deuxiĂšme gĂ©nĂ©ration de l’AACM figurent sur le disque de Douglas Ewart Velvet Drum Meditations », enregistrĂ© avec son Nyahbinghi Drum Choir. Cette Ɠuvre est dĂ©dicacĂ©e Ă  celui qui fut son mentor dans sa jeunesse Oswald Count Ossie » Williams et son groupe Mystic Revelation of Rastafari. George Lewis 2009 277, tromboniste, improvisateur fĂ©ru de technologie, ami proche et collaborateur d’Ewart, Ă©voquant la contribution Ă  l’AACM de ce dernier Ă©crit que Douglas Ewart est assurĂ©ment une figure charniĂšre de cette deuxiĂšme vague ». 32Douglas Ewart est un improvisateur acclamĂ© par la critique, dont la carriĂšre longue de plus d’un demi-siĂšcle l’a vu se produire dans tous les contextes musicaux imaginables le ska, le Nyahbinghi rastafarien, le Dixieland, le jazz moderne, le bebop, la musique expĂ©rimentale, la musique d’avant-garde. Il a jouĂ© avec des danseurs, des poĂštes, des peintres ainsi que des gens de la rue. Il a expĂ©rimentĂ© de nombreuses formes pour le cinĂ©ma, pour le théùtre. Il s’est produit en solo et avec de grands orchestres, avec des enfants. Il est difficile, voire impossible d’imaginer une forme que ce penseur et ce multi-instrumentiste n’ait pas explorĂ©e au nom de l’improvisation jazz. Coda 33Les musiciens de jazz jamaĂŻcains, Ă  domicile comme Ă  l’étranger, ont contribuĂ© Ă  la dĂ©finition de cette musique mondiale avec autant de conviction, d’énergie crĂ©ative et d’influence que les autres. Des grands maĂźtres du jazz, comme Bertie King, Leslie Jiver » Hutchinson, Coleridge Goode, Wilton Bra » Gaynair, Harold Little G. » McNair, Dizzy Reece, Sonny Gray, Douglas Ewart, Kenny Terroade, Ernest Ranglin, Monty Alexander et particuliĂšrement Joe Harriott se sont distinguĂ©s parmi les innovateurs les plus remarquables du jazz. Parmi ces musiciens, certains ont enregistrĂ© et se sont produits avec des AmĂ©ricains comme Louis Armstrong, le Modern Jazz Quartet, Mary Lou Williams, Benny Carter, Coleman Hawkins, Quincy Jones, Eric Dolphy, Randy Weston et Miles Davis. DĂšs 1926, le King of the Zulu » de Louis Armstrong fait appel Ă  la prĂ©sence des jamaĂŻcains dans le jazz. Alors qu’Armstrong proteste contre l’interruption de son solo par un gĂȘneur, on entend l’importun rĂ©pliquer avec son accent jamaĂŻcain Armstrong, 1926 Je viens de JamaĂŻque, et je ne veux pas interrompre la fĂȘte, mais un de mes compatriotes me dit que c’est la folie ce qu’il se passe ici. Madame, vous pouvez jouer un morceau et me dire que ça balance, mais moi, je vais prendre un cuivre et je vais vous montrer un vrai morceau de jazz de chez moi. 12 West Indian Blues » contient d’ailleurs des similaritĂ©s frappantes avec le Englerston Blues » d ... 34Le compositeur et pianiste de jazz Thomas Fats » Wallers, contemporain d’Armstrong, rendit Ă©galement hommage Ă  la contribution des JamaĂŻcains au jazz en enregistrant avec ses Jamaica Jammers le morceau West Indian Blues » en 1924, dĂ©dicacĂ© Ă  Marcus Garvey Waller, 199212. De mĂȘme, des jazzmen modernes comme Lester Bowie ou le talentueux guitariste de session Eric Gayle s’installĂšrent en JamaĂŻque au cours des annĂ©es 1970, s’abreuvant de rythmes reggae. Ils furent tous deux parmi les premiers Ă  introduire ces rythmes dans le jazz contemporain ou moderne aux États-Unis. À la mĂȘme Ă©poque, des trombonistes comme Steve Turre, Delfeayo Marsalis et George Lewis, chantĂšrent les louanges et rendirent hommage Ă  leur homologue jamaĂŻcain Don Drummond. 35De mĂȘme que le jazz a influencĂ© la musique populaire jamaĂŻcaine, les cadences et les inflexions de la musique jamaĂŻcaine et caribĂ©enne ont, Ă  de nombreuses reprises, colorĂ© le langage et rythme du jazz. La personnalitĂ© et la syntaxe des indĂ©nombrables maĂźtres respectĂ©s du jazz d’origine jamaĂŻcaine ou caribĂ©enne ont contribuĂ© Ă  modeler l’esthĂ©tique jazz. Comme Duke Ellington le fait remarquer dans un livre 1990 108-109 Toute une lignĂ©e de musiciens caribĂ©ens a dĂ©barquĂ© et a contribuĂ© Ă  ce qu’on appelle la scĂšne jazz. » Évoquant plus spĂ©cifiquement le talent hors pair de son tromboniste caribĂ©en Tricky » Sam Nanton, Ellington poursuit En fait, il jouait une forme trĂšs personnelle issue de son patrimoine caribĂ©en. Lorsqu’un type dĂ©barque ici des CaraĂŻbes et qu’on lui demande de jouer du jazz, ce qu’il joue correspond Ă  ce qu’il pense qu’est le jazz, ou Ă  ce qui dĂ©coule de sa propre interprĂ©tation de l’idiome. Tricky » et ses compatriotes Ă©taient profondĂ©ment ancrĂ©s dans l’hĂ©ritage caribĂ©en du mouvement de Marcus Garvey
 Comme il m’est arrivĂ© de le dire, le bop est le prolongement de Marcus Garvey dans le jazz. ibid. 36Les JamaĂŻcains, depuis leur expĂ©rience de la colonisation et des plantations britanniques, ont utilisĂ© la musique, y compris le jazz, pour affirmer leur libertĂ©, leur indĂ©pendance et leurs valeurs artistiques. Ce faisant, ils ont enrichi l’humanitĂ©, lui apportant un optimisme et une musique ingĂ©nieuse qui, partis de JamaĂŻque, ont essaimĂ© dans le monde entier. La solution Ă  ce puzzle est constituéÚ de 4 lettres et commence par la lettre A Les solutions ✅ pour MUSICIEN JAMAICAIN de mots flĂ©chĂ©s et mots croisĂ©s. DĂ©couvrez les bonnes rĂ©ponses, synonymes et autres types d'aide pour rĂ©soudre chaque puzzle Voici Les Solutions de Mots CroisĂ©s pour "MUSICIEN JAMAICAIN" 0 0 0 0 0 0 0 0 Partagez cette question et demandez de l'aide Ă  vos amis! Recommander une rĂ©ponse ? Connaissez-vous la rĂ©ponse? profiter de l'occasion pour donner votre contribution! Similaires Qui ne connaĂźt pas Bob Marley, une icĂŽne de la musique reggae ? Lucia De Solda, rĂ©dactrice Ă  Synergies, vous parle de cet artiste gĂ©nial dont c’est le 40Ăšme anniversaire de sa mort, ce-mois-ci. Bob Marley, auteur-compositeur-interprĂšte, chanteur et musicien, est nĂ© le 6 fĂ©vrier 1945, Ă  Nine Mile, en JamaĂŻque. Son nom complet de naissance est Robert Nesta Marley. Il a Ă©tĂ© surnommĂ© The King of reggae » le roi du reggae. Son pseudonyme Ă©tait Tuff Gong. Histoire familiale de Bob MarleySa mĂšre, Cedella Marley Booker nĂ©e en 1926, morte en 2008 est une chanteuse et Ă©crivaine jamaĂŻcaine. Son pĂšre, Norval Sinclair Marley fils d’un colon blanc ; mort en 1955 est Ă©levĂ© par sa mĂšre en JamaĂŻque et voyage beaucoup pour affaires. Ses parents se marient alors que Cedella a 18 ans et Norval, 50. Bob Marley sera Ă©levĂ© presque exclusivement par sa mĂšre son pĂšre n’ayant jamais vĂ©cu avec eux jusqu’à ses 5 ans environ. Son gĂ©niteur le prend avec lui dans la capitale pour une courte pĂ©riode, mais le confie Ă  une dame ĂągĂ©e. L’apprenant Cedella le reprend et ils vont vivre Ă  Kingston quartier de taudis, seul lieu oĂč elle pouvait se permettre de vivre avec son fils. À Trenchtown, elle se met en couple une premiĂšre fois avec Taddeus Livingston. Cet homme, pĂšre de Bunny Livingston soit Bunny Wailer formera le trio Wailers avec Bob et un autre membre, en 1963. Par la suite, elle a une autre union avec Edward Booker et va vivre dans le Delaware. De ces deux unions, elle aura d’abord une fille Pearl et ensuite 2 garçons Richard et Antony. De son cĂŽtĂ©, le gĂ©niteur du chanteur aura une fille. Bob Marley aura donc 2 frĂšres et 2 sƓurs. Pour rĂ©sumer, on peut dire que de son enfance jusqu’à l’adolescence et mĂȘme jeune adulte, il n’aura pas une vie facile et stable. Ses dĂ©butsSon style musical appartient au reggae, ska et rocksteady. Il chantait, jouait de la guitare et des percussions. Il commence sa carriĂšre en 1962. Alors qu’il vit Ă  Trenchtown avec sa mĂšre, il rencontre Bunny Livingston, puis Peter Mackintosh qui deviendront les premiers membres de la premiĂšre formation musicale de Bob Marley. Ensemble, ils interprĂštent des tubes de rhythm and blues entendus sur les radios de Miami. En 1963, c’est la crĂ©ation du groupe The Wailing Wailers » les gĂ©misseurs gĂ©missants avec Junior Braithwaite, Peter Tosh et Bunny Wailer qui vont jouer des morceaux de ska, gospel, rhythm and blues et soul dont Simmer Down ». En 1964, le titre Simmer Down » devient le premier vrai succĂšs local en JamaĂŻque. D’autres morceaux suivront. AprĂšs son mariage en 1966, le chanteur - Ă  ses dĂ©buts - part rejoindre sa mĂšre remariĂ©e, dans le Delaware, aux États-Unis. Bob Marley continue Ă  Ă©crire des chansons tout en travaillant dans un hĂŽtel. Son intĂ©rĂȘt croissant pour le mouvement rastafari cf. plus bas, il autoproduit – aprĂšs l’étĂ© de la mĂȘme annĂ©e - le titre Bend Down Low » dans le nouveau style rocksteady et crĂ©e, en parallĂšle, le label indĂ©pendant Wail’n Soul’m », avec Peter Tosh et Bunny Livingston. En 1967, ses disques n’ayant pas un succĂšs lui permettant de subvenir Ă  ses besoins ainsi qu’à ceux de sa famille et pour se ressourcer spirituellement, il retourne dans son village natal en 1967. Il continue Ă  enregistrer des disques dans son label, sous le nom de Bob Marley & The Wailers. Rencontre avec Johnny Nash, chanteur amĂ©ricain 1968En 1968, Bob et Rita Marley ainsi que Peter Tosh rencontrent Johnny Nash. Celui-ci dĂ©cide de lancer le style rocksteady aux États-Unis. Bob Marley va lui laisser des compositions inĂ©dites dont Stir It Up ». Cette chanson va devenir un succĂšs pour le chanteur amĂ©ricain, tandis que l’album du groupe de Bob Marley ne sort pas il le sera finalement qu’en 1997. C’est un peu le temps de vaches maigres ». Son essorEn 1973, sous le nom du groupe des Wailers, Bob Marley et ses accompagnants sortent deux albums, Ă  Londres. AprĂšs une tournĂ©e en Angleterre, diffĂ©rents membres quittent le team et le chanteur jamaĂŻcain se retrouve en solo. Il s’adjoint nĂ©anmoins le trio vocal fĂ©minin The I Three », composĂ© de Rita Marley son Ă©pouse, Marcia Griffiths et Judy Mowatt. The Wailers » reprĂ©sentera dĂšs lors les musiciens basse, batterie, piano, guitare, harmoniciste, percussions et l’interprĂšte. Leur premier album ensemble Natty Dread » est un chef-d’Ɠuvre. Il permettra une reconnaissance mondiale de la musique de Bob Marley et des Wailers. Eric Clapton reprendra I Shot the Sheriff » qui accentuera le phĂ©nomĂšne. Entre 1975 et 1976 suivront les albums Live ! » dans lequel se trouve le single No Woman No Cry » et Rastaman Vibration ». En 1977, aprĂšs une tentative d’assassinat oĂč Bob Marley sort indemne bien que blessĂ©, cf. plus bas, le chanteur s’exile Ă  Londres pour sa sĂ©curitĂ©. Cette parenthĂšse anglaise durera jusqu’à mi 1978. Il retourne avec son groupe, justement cette annĂ©e-lĂ , en JamaĂŻque pour le concert intitulĂ© One Love Peace Concert » qui sera un phĂ©nomĂ©nal succĂšs le 22 avril. À cette occasion, l’icĂŽne du mouvement rasta parvient Ă  rĂ©unir sur scĂšne les deux ennemis politiques de l’époque. C’est l’ascension de sa carriĂšre. Les tournĂ©es s’enchaĂźnent. Toujours en 1978, il fait construire son studio, nommĂ© Tuff Gong surnom qu’il s’est donnĂ©. Les albums Babylon by Bus », Kay » et Survival » sortent. Bob Marley & The Wailers vont notamment se produire en Nouvelle-ZĂ©lande et dans le continent africain dont en Zimbabwe en 1980, Ă  l’occasion de l’indĂ©pendance du pays. Sa maladieSuite Ă  un match de football et une blessure au pied droit, en mai 1977, on diagnostique un mĂ©lanome au gros orteil Ă  Bob Marley. Celui-ci est opĂ©rĂ© deux mois plus tard, mais que partiellement l’artiste refuse l’amputation qu’on lui conseille, par superstition. Il se croĂźt tirĂ© rĂ©tabli. Mais affaire Ă  suivre
 La fin de sa carriĂšreIl ne va pas terminer sa derniĂšre tournĂ©e mondiale Uprising Tour » en 1980. Son dernier concert se tiendra le 23 septembre de cette annĂ©e-lĂ . Bob Marley ne retournera plus en studio et ne se produira plus sur scĂšne. La fin de sa vieEn 1980, lors du jogging Ă  New York, il perd connaissance. Il passe un examen qui lui rĂ©vĂšle que son cancer s’est Ă©tendu 5 tumeurs
 Les professionnels consultĂ©s lui prĂ©disent seulement un mois de vie. Le chanteur consulte un autre mĂ©decin en Allemagne le trĂšs conversĂ© Josef Issels qui ne rĂ©ussira qu’à prolonger que trĂšs briĂšvement sa vie au prix d’horribles souffrances. Il ne dit rien Ă  son entourage et joue un dernier concert enregistrĂ© Ă  Pittsburgh, le 8 octobre. Son dĂ©cĂšsBob Marley souhaiter retourner en JamaĂŻque, mais ne rĂ©ussira pas Ă  atteindre sa destination finale. Il dĂ©cĂšde d’un cancer gĂ©nĂ©ralisĂ© Ă  Miami, aux États-Unis, le 11 mai 1981. Il est rapatriĂ© en JamaĂŻque et enterrĂ© dans son village natal de Nine Miles. Ses funĂ©railles seront nationales. Ses successeurs et son influenceCertains de ses fils font de la musique Ziggy et Damian, notamment cf. interview de Virginio Bruno. Bob Marley a Ă©galement influencĂ© des artistes de diffĂ©rents genres. Vie privĂ©eBob Marley aura 13 enfants reconnus, de 8 femmes diffĂ©rentes, dont 4 avec la seule femme qu’il va Ă©pouser union entre 1966 et 1981, Rita Marley. Certains de ses enfants par exemple Damian et Ziggy sont dans la musique. Faits marquantsIl Ă©chappe Ă  une tentative d’assassinat le 3 dĂ©cembre 1976 Ă  Kingston, peu avant le grand concert en plein air Smile Jamaica ». Seront touchĂ©s lors de cette fusillade perpĂ©trĂ©e par 6 hommes lui-mĂȘme, sa femme Rita et le manager Don Taylor. Ils sont touchĂ©s les trois, mais Ă©vitent la mort miraculeusement surtout l’épouse du chanteur. Une des personnes impliquĂ©es dans ce dĂ©lit est Jim Brown, un proche du parti de droite proamĂ©ricain, le JLP. Ce crime serait-il liĂ© Ă  des raisons politiques et raciales ? La question demeure en suspens pour Bob Marley. Celui-ci participera comme prĂ©vu au concert Smile Jamaica », Ă  Kingston. Anecdotes Plus de 200 millions de disques vendus Ă  travers le monde Bob Marley devient rasta dĂšs 1966 sous l’influence notamment de Mortimo Planno personnage important du mouvement rastafari Hommage posthume de Bob Marley par la JamaĂŻque nommĂ© Ă  l’ordre du MĂ©rite jamaĂŻcain Statue grandeur nature Ă©rigĂ©e en JamaĂŻque CrĂ©ation d’un musĂ©e dĂ©diĂ© Ă  Bob Marley dans une maison qui lui avait appartenu 56 Hope road, dans un quartier chic Discographie de son vivant Albums studio The Wailing Wailers, Sortie 1965 Soul Rebels, Sortie 1970 Soul Revolution, Sortie 1971 The Best of the Wailers, Sortie 1971 Catch a Fire, Sortie 1973 Burnin’, Sortie 1973 Natty Dread, Sortie 1974 Rastaman Vibration, Sortie 1976 Exodus, Sortie 1977 Kaya, Sortie 1978 Survival, Sortie 1979 Uprising, Sortie 1980 Mon avisLes chansons de Bob Marley sont intemporelles. Elles sont mĂ©lodieuses et pleines de sens. Bob Marley avait des idĂ©es pacifistes. Son adhĂ©sion » au mouvement rasta l’a rendu encore plus accessible, bienveillant et reconnu. Pour lui rendre hommage et pour les raisons Ă©voquĂ©es juste avant, j’ai Ă©crit cet article. Le saviez-vous ? Qu’est-ce que le mouvement rastafari rasta ?Le rastafarisme, aussi appelĂ© mouvement rastafari, est un mouvement philosophique et culturel. Les rastas », nom donnĂ© Ă  la plupart de ses membres, vivent dans les Ăźles CaraĂŻbes et plus particuliĂšrement en JamaĂŻque. OriginesCette dĂ©nomination provient de Rastafari Makkonen » nom du NĂ©gus d’Éthiopie. C’est dans les annĂ©es 30 que le mouvement rastafari naĂźt aux États-Unis et en JamaĂŻque annĂ©e du couronnement du NĂ©gus d’Éthiopie citĂ© plus haut qui prendra le nom d’HailĂ© SĂ©lassiĂ©. Il provient du fait que certains leaders de la cause des Noirs Ă©taient convaincus que la seule vraie » Bible Ă©tait celle des origines. Ils conseillaient le retour en Afrique, pour les descendants des esclaves originaires d’Afrique. Les rastas considĂšrent l’empereur d’Éthiopie comme le Messie » de par les Ă©crits bibliques HailĂ© SĂ©lassiĂ© Ă©tant, selon la tradition, un descendant du roi Salomon et de la reine de Saba. Cet homme serait celui chargĂ© de les ramener en Afrique, et plus particuliĂšrement en Éthiopie seul pays africain n’ayant jamais Ă©tĂ© colonisĂ© par les EuropĂ©ens. Bien qu’il n’ait aucun lien avec le mouvement, il a accordĂ© des terres, prĂšs d’Addis Abeba. Certains sont venus s’y installer. ParticularitĂ©s des rastasIls croient en un Dieu qu’ils appellent Jah » abrĂ©viation pour JĂ©hovah ». Ils fument du cannabis qui, selon eux, est une maniĂšre de mĂ©diter pour se rapprocher de Dieu. GĂ©nĂ©ralement, ils sont proches de la nature, ne boivent pas d’alcool et ne consomment pas de viande. Ils se laissent pousser les cheveux et portent des Dreadlocks ». Les couleurs les reprĂ©sentant sont celles du drapeau Ă©thiopien vert, jaune et rouge. La musiqueLe reggae est associĂ© Ă  la culture et au mouvement des rastas. Certains artistes dont Bob Marley, les Wailers, Jimmy Cliff et Alpha Blondy ont permis de faire connaĂźtre ce mouvement dans les annĂ©es 1970/1980. Bob Marley est le plus connu de cette liste. Plus rĂ©cemment, le rappeur Snoop Dogg a affirmĂ© s’est converti 2012. Il a sorti un album de reggae. Interview de Viginio Bruno, collaborateur Ă  Foyer-Handicap et fan de Bob Marley Comment et quand as-tu connu Bob Marley ?Je suis devenu fan quand j’étais Ă  l’école, Ă  l’ñge de 15 ans. J’avais un copain qui amenait son lecteur de radiocassette. Il m’a fait dĂ©couvrir Bob Marley. On l’écoutait mĂȘme dans les bus et ça m’a fait tilt » ! Qu’est-ce qui te plaĂźt dans sa musique ?MĂȘme si je ne comprends pas l’anglais, je sais que ses chansons m’inspirent l’amour. Que penses-tu de la vie qu’il a eue ?Il a eu une vie trĂšs difficile, surtout avec son pĂšre. Pourquoi est-il unique ?Il est vraiment LA grande lĂ©gende du reggae. C’est avec lui que j’ai connu ce style de musique. Par la suite, j’ai dĂ©couvert d’autres chanteurs de reggae. MĂȘme si Bob Marley est mort depuis longtemps, de nombreuses personnes de tous pays reprennent encore ses chansons. Quelle est ta chanson prĂ©fĂ©rĂ©e ?Je les aime presque toutes. J’adore Stir It Up » qui est vraiment excellente. Que penses-tu de ses successeurs ?Bob Marley a eu de nombreux enfants dont Ziggy, Vincent, Damian, Julian
 Je ne les connais pas tous. Mais la plupart font de la musique. J’ai dĂ©jĂ  vu Ziggy Marley en concert. J’avais vraiment l’impression de voir son pĂšre. Ils se ressemblent comme deux gouttes d’eau. Pour en savoir plus Site internet officiel ChaĂźne YouTube Documentaire sur la tentative d’assassinat de Bob Marley sur Netflix ReMastered Who Shot the Sheriff 2018, 57 minutes, Ăąge conseillĂ© 16 ans et plus En 1976, la lĂ©gende du reggae Bob Marley survit Ă  une tentative d’assassinat, alors que des heurts politiques dĂ©chirent la JamaĂŻque. Mais qui a commanditĂ© la fusillade ? » SĂ©rie documentaire sur YouTube pour les 75 ans de Bob Marley, 2020LEGACY, bande-annonce

quand on est musicien on est jamaicain